Prix Bergman 2020 décerné à une professeure de l’Institut Denis Poisson

Aline Bonami de l’Institut Denis Poisson (UMR CNRS 7013 / Université d’Orléans / Université de Tours) a reçu un des prix Bergman 2020. Tous les un ou deux ans, les prix récompensent les réalisations mathématiques dans la théorie de la fonction du noyau et ses applications en analyse réelle et complexe ainsi que les méthodes de la théorie des fonctions dans la théorie des équations aux dérivées partielles de type elliptique, avec une attention particulière pour la méthode de l’opérateur de Bergman. Le prix 2020 est doté d’une somme de 24 000 dollars, répartie équitablement avec Peter Ebenfelt de l’Université de Californie, autre lauréat.

Aline Bonami reçoit le prix Bergman pour ses contributions très influentes à plusieurs variables complexes et espaces analytiques. Elle est particulièrement reconnue pour son travail fondamental sur les projections de Bergman et de Szegö et les espaces de fonctions holomorphiques correspondants. Les travaux de Mme Bonami ont eu un impact durable sur la théorie de plusieurs variables complexes, la théorie des opérateurs et l’analyse harmonique, et ils continuent d’avoir une forte influence sur la recherche actuelle dans tous ces domaines.

« C’est une grande surprise pour moi de recevoir le prix Bergman. Je m’en sens très honorée et heureuse », a écrit Mme Bonami. « J’ai passé beaucoup de temps à travailler sur les noyaux de Bergman, les projections de Bergman et les espaces de Bergman, et c’est comme un rêve de voir le nom de Bergman apparaître dans ma vie de cette manière ».

 

Aline Bonami, lauréate du prix Bergman 2020
Aline Bonami, lauréate du prix Bergman 2020 ©AMS

Aline Bonami est professeur émérite à l’Université d’Orléans, où elle enseigne depuis 1973. Spécialisée à l’origine dans l’analyse harmonique, elle a obtenu son doctorat en 1970 à l’Université Paris-Sud à Orsay sous la direction d’Yves Meyer. Pendant les premières années de sa carrière, elle a été chercheure à plein temps au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) à Orsay.

« Dans les années 70, j’ai été attirée par un petit groupe de chercheurs en analyse complexe qui se réunissait chaque semaine à Orsay à l’Université Paris-Sud. Cela a également eu une grande influence sur mes autres centres d’intérêt », a écrit Mme Bonami. « Il est certain que David Békollé, Philippe Charpentier, Sandrine Grellier et Noël Lohoué sont particulièrement présents dans mon esprit lorsque je me rappelle tout ce temps passé autour des noyaux ou des espaces de Bergman ».

Bonami a reçu le prix Petit d’Ormoy, Carrière, Thébault de l’Académie française des sciences (2001), le prix du ministère polonais de l’éducation nationale pour la recherche en collaboration (2005), le grade de commandeur des Palmes Académiques (2005), et de chevalier de la Légion d’honneur (2010). Elle a été coordinatrice du réseau IHP de la Commission européenne sur l’analyse harmonique et les problèmes connexes (2002-2006), directrice scientifique des mathématiques chargée de l’évaluation au ministère de la recherche (2003-2006), et présidente de la Société française de mathématiques (2012-2013). Elle a été membre du comité scientifique de la Fondation Simons pour son programme africain (2012) et du comité scientifique des prix européens pour les jeunes chercheurs (2016), et elle a co-organisé les écoles du CIMPA en Argentine (2008) et au Cameroun (2011). Elle a occupé des postes de rédaction dans plusieurs revues de mathématiques.